PP’s blues (poème en l’honneur du très aimable, très sympathique et très braillard chat PP)
Ce n’est pas un oiseau, il vole
Il chasse au trésor sans boussole
Parmi mes objets familiers
Petit matou contrebandier
Ce n’est pas un pêcheur,il pêche
Après s’être gorgé d’eau fraîche
Lui seul voit les poissons si beaux
Qui glissent au fond du lavabo
Ce n’est pas un chasseur, il chasse
Une mouche sur une glace
D’un bourdon qui vole là-haut
Il prétend que c’est un oiseau
Ce n’est pas un enfant, il joue
Il saute, il court, il fait le fou
Mais parfois, sur son fin visage
Passe le regard d’un vieux sage
Ce n’est pas un poète, il rêve
Et devient pour une heure brève
Sous un libre ciel exotique
Un lion, sauvage et fantastique
Ce n’est pas une icône, il rit
Aux fidèles venus pour lui
Il prêche, clignant ses yeux bleus
De ne pas se prendre au sérieux
Ce n’est pas un amant : s’il aime
Oubliant son état, quand même
S’enflammer pour une minette
Il n’aboutit… que dans sa tête
Ce n’est pas un aigri, il mène
Jour après jour de la semaine
Avec la confiance des bêtes
La demi-vie qu’on lui a faite
Mais, sans être un ténor, il chante !
De sa voix de castrat vibrante
N’adresse-t-il pas de chez nous
Une plainte au Dieu des matous ?
2 septembre 2005